SELF-DEFENSE

 

En situation de crise, comment réagir ?

Toutes les violences ne justifient pas forcément le recours à la force. Si des provocateurs agressifs et belliqueux n’obéissent, dans la rue, à aucune règle (préférant même les transgresser) tout n’est pas permis pour se défendre. Agresseur comme agressé sont juridiquement soumis aux mêmes lois contraignantes, celles de la République. Chacun se doit d’y obéir.

Alors, il est important de réfléchir avant d’agir pour éviter le piège des réponses hasardeuses et de la riposte réflexe.

 L’habitude stratégique permet dans un très grand nombre de cas de prévoir et donc d’anticiper les situations de conflit. Ainsi, éviter de tomber dans le piège d’une agression par l’anticipation et la vigilance est toujours préférable.

Pourtant, le conflit est parfois inévitable …
Dès lors, pour ne pas être pénalement inquiété lors d’une riposte physique à une agression, il faut rester dans le cadre légal de la légitime défense.

La première obligation légale est de se soustraire à l'agression toutes les fois où cela sera possible, par la fuite si nécessaire sans pour autant vous mettre vous-même ou autrui en danger. C’est la première recommandation de l’autorité publique. Qui vous reprocherait de ne pas y avoir eu recours si les possibilités vous en étaient offertes en prenant la fuite par exemple ? ( il n’y a aucune honte a fuir !)

S’il est matériellement impossible de s’y soustraire (présence d’un tiers en danger, risque d’exposition pendant la fuite...) le désamorçage du conflit par la diplomatie sera toujours préférable aux confrontations physiques dont on ne sait jamais à l’avance si l’issue sera heureuse.

En cas d'échec, en dernier recours, s’il faut se lancer dans l’affrontement, c’est sans  hésitation qu’il faut  « y aller »   sans jamais oublier la dignité de la personne humaine de l’adversaire.

 
Les critères de la légitime défense

 Pour répondre aux critères légaux, l’agression doit être caractérisée ; un simple échange de mots “percutants” ne légitime pas un conflit.

La loi exige plusieurs conditions cumulatives :

    1.    Le danger doit être réel, immédiat et incontournable.
    2.    Le danger est encouru à titre personnel ou par une personne dont la vie est directement menacée.
    3.    La riposte doit être volontairement et strictement nécessaire pour faire cesser l’agression.

   La riposte doit cesser aussitôt que l’agression cesse. Ainsi la légitime défense est un acte volontaire qui doit satisfaire à deux sortes de conditions : celles relatives à l’agression et celles relatives à la défense.

Les conditions relatives à l’agression. L’acte d’agression doit être :

   Réel, se fondant sur des critères objectifs. Donc en aucun cas, répondre de façon impulsive à un geste imaginaire. Celui qui, par impulsivité, répondrait de façon préventive face à un de ces gestes, ne pourrait invoquer la légitime défense pour se justifier. La loi impose l’objectivité de l’atteinte agressive

   Actuel, le danger existe bien au moment de l’agression et l’imminence de sa réalisation fait qu’il sera difficile de se placer sous la protection de l’autorité publique seule détentrice du droit de riposte.

   Injuste, c’est-à-dire non autorisé ou ordonné par la loi. Par contre, il ne doit pas y avoir eu provocation antérieure de l'agressé par exemple. C’est tout le problème du comportement en amont de la victime. L’agression ne doit pas découler d’une faute commise au préalable. De plus, il ne peut y avoir légitime défense de la part d’un individu qui riposterait aux injonctions d’un agent de l’autorité publique.

Les conditions relatives à la défense. Par rapport à l’acte d’agression, il est indispensable que la défense soit:

   Nécessaire, la riposte choisie doit être l’unique moyen de se soustraire à l’agression. Chaque fois qu’il est possible de fuir pour se soustraire à une agression sans se mettre en danger, il ne faut pas hésiter. Rien ne sert de jouer les héros, si c’est pour risquer inutilement et par orgueil sa vie et parfois celle des autres.

   Simultanée, c’est à dire effectuée dans le même temps quel l’agression. une action de légitime défense ne peut être commise pour prévenir un danger futur ou pour se venger d’un mal déjà commis. ce serait alors un acte de vengeance et non de légitime défense.

   Proportionnelle, La riposte dit être l’acte nécessaire et suffisant pour, soit neutraliser son agresseur, soit lui échapper. La légitime défense ne confère pas le droit d’infliger un mal illimité à l’agresseur ce qui engage son auteur dans le cadre des excès de la riposte, voire des acharnements.

Les critères juridiques de la défense légitime sont très stricts, et parfois difficiles à justifier lorsqu’une arme à feu est utilisée, en particulier le caractère volontaire de l’acte de défense et la stricte proportionnalité de la riposte.

 Pour terminer, il est très important de ne jamais oublier :

Qu’une riposte disproportionnée peut conduire devant la Justice.


Qu’un excès de riposte, par des techniques violentes et dangereuses, face à un agresseur non armé et vite neutralisé, peut être interprété comme « violences volontaires avec armes par destination » (les mains et les pieds d’un pratiquant expérimenté dans les sports de combat, étant dans ce cas considérés comme des armes réelles, circonstances aggravantes).

L’absence de maîtrise, l’inconscience de certains à vouloir jauger leurs connaissances techniques lors d’une agression ou d’une rixe et le non-respect de ces règles élémentaires peut envoyer tout pratiquant devant une juridiction avec toutes les conséquences pénales qui en découlent.

 

 

 

 Retour