SAMOURAÏ  

    L'armure du guerrier, terrifiante carapace autant que flamboyante oeuvre d'art !

 

Pour devenir un vrai samouraï, on commandera une armure aux meilleurs artisans. Elle aura près de 2000 pièces et ses plus belles parties seront signées !

Le forgeron fournira les lames de métal au laqueur. Le dinandier les ornera. Le maroquinier les complètera par des  plaques de cuir ouvragé. Les tisserands procureront des vêtements brodés d'or à porter sous la carapace. Elle ne sera pas effrayante, mais flamboyante comme une tenue de mariée.

Sa construction la rendra légère, pratique et articulée avec astuce.

Le plus important: le kabuto (casque), chef d'oeuvre de ce harnachement. Pour lui, les artistes rivaliseront d'invention, et parfois de drôlerie. Car il y a cent façons de se montrer samouraï : le casque pourra se hérisser de flammes de métal, s'allonger comme une aubergine ou imiter une tête humaine. Un masque grimaçant, rayé d'une large moustache en fourrure protégera le visage.

 On ressemblera un peu à Dark Vador. Ou à un gros hanneton.

On devra suivre le Bushido, le code moral des guerriers, et prouver honnêteté, courage, bienveillance, droiture, sincérité, honneur et loyauté.

On sera aussi poète et calligraphe, avec pour emblème la fleur de cerisier, car elle tombe avant d'être fanée, comme on mourra sans doute au combat avant d'être usé par les ans.

 

 

Samouraï en armure, prêt à partir au combat.

 

Paris, puces de St Ouen, boutique spécialisée dans les antiquités japonaises.

On entrera au service   d'un daimyo, l'un de ces chefs de clan qui s'affrontent pour le partage de l'archipel nippon. Puis, comme le Japon s'unifie peu à peu, s'ouvre à l'Occident, jusqu'à ce qu'en1876 une loi interdise même le port de l'épée, tout le barda finira au placard.

On aura des descendants exerçant leur bravoure chez Sony ou Toyota ce qui est quand même plus pacifique.

Ils porteront de sages costumes, symboles de leur modernité, où plus rien n'évoquera la virilité animale du samouraï ! Et les somptueuses armures de leurs ancêtres finiront dans les musées où leur histoire sera expliquée en détails  aux visiteurs ébahis...

 

(D'après un article de Télérama, n°3235, janv 2012) - 

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