REFLEXION  

La Voie du perfectionnement !

 Confucius rencontre au sortir d'un bois un bossu qui attrapait des cigales au bout d'une perche avec autant de facilité que s'il les ramassait à terre. Il en admire l'habileté.

" Pendant cinq ou six mois, lui répond le bossu, je m'exerce à maintenir l'une sur l'autre des balles sur la perche, sans les laisser tomber. Au  stade de deux balles je manque encore quelques cigales. Quand je suis arrivé à en maintenir trois, je n'en manque plus qu'une sur dix. A cinq balles, j'attrape les cigales comme si je les ramassais à terre." A ce stade, il sait garder son corps immobile comme un tronçon d'arbre  et maintenir son bras inerte comme une branche d'arbre desséché.

 

  • L'impeccabilité

La concentration aiguisant les facultés permet à l'efficacité de se déployer d'elle-même sans déperdition ni tâtonnement. Tout dans cet épisode est gestuel et relève de l'art du maniement de la perche ...pourtant le niveau atteint dans ce geste est celui du "ciel", réduisant toutes les résistances et les opacités propres au stade plus grossier du concret!

  • Les degrés de l'apprentissage

Le savoir requis par l'outil n'est pas technique en définitif. Le rapport avec l'élément est intime et suppose de s'immerger en lui, d'en appréhender la logique ou configuration interne. L'instrument est devenu élément. Au lieu d'avoir à manipuler, on ne fait plus qu'évoluer. Au stade ultime, quand la façon de procéder est complètement intégrée, " sans qu'on s'en rende compte comment c'est ainsi, c'est ainsi ! "

Que la réalisation soit parfaite au bout du processus tant l'art est assimilé, quand le geste s'impose de lui même par sa nécessité, au point  que s'oublie la procédure... C'est la voie de la "non-usure".

 

(Inspiré d'un livre de François Jullien - "Nourrir sa vie à l'écart du bonheur" paru chez Seuil -ISBN: 2-02-079217-6)

 

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