REFLEXION

 

 La voie de l'existence (selon Confucius)

 
  • Le plus grand regret des hommes a toujours été la fuite du temps: le temps coule comme une rivière et ne peut-être ni retenu ni rétabli.

 A l'ère de l'information, il y a trop de choses  à apprendre !  Combien de choses enseignées correspondent à "l'étude pour s'améliorer" chère à Confucius ?  Et combien étudient avec le but d'utiliser ce qu'ils ont appris ?

A l'époque moderne, le plus angoissant réside dans l'excès d'informations. Notre plus grosse difficulté est de choisir. Nous avons désespérément besoin d'un plan réfléchi qui nous guide dans le labyrinthe des possibilités  pour apprendre ce qui nous est réellement utile.

Confucius considérait que "dépasser les limites n'est pas un moindre défaut que de rester en deçà". Les meilleures choses ont toujours leur optimum. Si vous êtes trop avide, vous allez mordre plus que vous ne pourrez mâcher, et votre cerveau ressemblera au disque dur d'un ordinateur, plein d'un savoir passif amorphe.

Sans doute vaut-il mieux se servir de connaissances limitées et d'étudier pour ne maîtriser qu'un sujet mais d'en imprégner toute sa vie !

Confucius dit " Etudier sans réfléchir est une occupation vaine. Réfléchir sans étudier est dangereux" . Nous devons simultanément apprendre, penser et utiliser ce que nous avons appris !

  • Au début de l'existence on vit par addition, on est toujours en train d'acquérir à l'extérieur de soi ce dont on a besoin: l'éducation, l'expérience, la richesse, les relations, la réputation et ainsi de suite. Mais plus on a de choses matérielles, plus la perplexité et les doutes peuvent nous envahir.

Après, nous devons commencer à vivre par soustraction, c'est à dire  à nous dépouiller de ce que notre âme n'a pas réellement besoin.

Notre coeur est pareil à une maison neuve: quand on emménage, on la remplit de meubles, de rideaux, de décorations... Et puis un jour elle est encombrée et on n'a plus de place pour s'y mettre. On devient l'esclave de ces possessions.

Apprendre à vivre par soustraction signifie se séparer des gens que nous ne voulons plus comme amis, refuser de faire ce dont nous n'avons pas envie, repousser l'argent que nous ne souhaitons pas gagner... C'est seulement quand nous oserons et sauront comment nous dessaisir de tout cela que nous nous affranchirons véritablement de nos doutes.

 

  • Ce que nous appelons grandir et mûrir est un processus selon lequel notre être intérieur devient progressivement plus fort par l'expérience. En se créant un système de valeurs indépendant, cet être intérieur s'imprègne d'une force réaliste et sereine que nous pouvons utiliser dans toutes les interactions avec le milieu extérieur.

Dans les romans chinois de kung fu, le jeune héros manie généralement un sabre précieux au tranchant incomparable. Il exécute une magnifique démonstration d'escrime. Puis, quand il a amélioré sa maîtrise des arts martiaux à force de persévérance  et d'exercice, qu'il s'est vraiment établi dans sa vie de guerrier, on le voit avec un sabre à la lame émoussée. A ce stade, le tranchant ne compte plus pour lui, car sa sagesse intérieure et son expérience sont devenues plus riches et plus solides. Plus tard, il utilisera simplement un bâton puis ne portera même plus d'arme. Toutes ses techniques martiales se seront intégrées dans son coeur et son esprit. Son adversaire décontenancé, est alors impuissant à le dominer. Le maître, après des années d'étude et de pratique est parvenu  à l'harmonie et à l'accomplissement personnel.

 C'est seulement à ce moment qu'il est prêt pour l'étape suivante que Confucius appelait "avoir l'oreille à l'unisson", c'est à dire qu'il entre en résonnance avec le monde et tous les humains qui le peuplent. C'est la compréhension et la tolérance parfaites dans une attitude ouverte et accueillante.

Ainsi se construit selon Confucius une vie vraiment digne d'être vécue.

(D'après "Le bonheur selon Confucius" de Yu Dan )

 

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