Il existe un décalage
considérable entre la tradition de l'art martial japonais et la pratique contemporaine des
sports de combat très en vogue aujourd'hui (Krav'maga...).
La
recherche d'un résultat très rapide dans tout ce que nous faisons
coïncide mal avec la philosophie traditionnelle des arts orientaux.
Cette volonté d'arriver plus vite à nos fins superficielles nous fait
occulter souvent l'essentiel. Une telle forme de pensée, si elle mène
parfois à des résultats un peu plus rapides dans la performance
"visible", constitue un frein, une barrière dans la réalisation de soi
inhérente aux arts martiaux.
Dans le
karaté-do, divers aspects de la pratique dans la forme (Kihon-Kumite
conventionnels- Kumite libres- Kata) trouvent dans le fond une
interdépendance totale et toute spécialisation exagérée de l'une de ces
formes au détriment des autres aboutirait à un déséquilibre néfaste à la
pratique véritable de l'art.
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Le kihon
représente la découverte et l'approfondissement des différentes
techniques. Il favorise le perfectionnement de la réalisation des
techniques, la création d'automatismes, l'acquisition de sensations...
C'est essentiellement un travail de répétition, forgeant les techniques
dans la patience et la recherche d'une perfection jamais atteinte.
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Ce sont des formes codifiées
de travail technique du combat. Chaque forme (Kihon Ipon Kumite, Jyu
Ipon Kumite, etc...) apporte sa variation et permet de travailler
différents aspects du combat sur le plan physique ou mental (Distance,
efficacité des blocages ou contre-attaques, recherche de puissance,
vitesse détermination, contrôle, pureté du geste, gestion de l'attitude
physique et mentale...)
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Il permet
d'approfondir le combat contre le plus souvent un adversaire. La
stratégie pour vaincre un adversaire même plus fort que soi
techniquement ou physiquement laisse la part belle à l'expression de
toutes les qualités travaillées auparavant: Le physique, la technique
mais surtout le mental dans sa détermination et sa clairvoyance de
l'autre.
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Le kata est une
extension propre au karaté-do. C'est le combat codifié contre plusieurs
adversaires, dans des directions variées. L'adversaire n'est
physiquement présent que dans la partie Bunkaï du kata.
Le débutant
continue de travailler à travers lui son kihon, mais aussi une notion
plus profonde basée sur le rythme, l'équilibre, l'engagement déterminé
dans le combat (contre soi-même ?!). Le kata "équipe" requiert
enfin une ouverture complète vers l'extérieur de soi. Il s'agit alors de
s'harmoniser au mieux avec les autres. (Tout un programme !!)
L'ancien quant à
lui et au fur et à mesure de sa progression, trouvera dans l'étude des
katas une infinie richesse technique, tactique mais aussi toute une
gamme d'explorations basées sur des sensations plus intérieures
(respiration, relâchement, kime...).
M°Kase: "Les
katas sont le début et la fin du karaté. Au début on imagine que
c'est physique, une sorte de gymnastique. Puis on y voit de la self
défense et à un très haut niveau on découvre le moyen donné à
l'esprit pour ramener son corps à être en union avec lui"
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Le karatéka
idéal pourrait être celui qui a réussi le lien total, la fusion entre
les différentes formes du karaté. Un geste parfait dégagé de
tout frein physique ou psychologique et appliqué dans l'esprit
du sabre (Un coup, une vie !). Le dénominateur commun de toutes
les formes dont on vient de parler reste la recherche essentielle de
l'efficacité qui doit engager totalement le karatéka dans son kihon,
ses kumite ou ses kata.
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C'est par le respect rigoureux
d'une recherche totale dans tous les domaines du karaté que le
pratiquant pourra estimer se situer dans la quête d'une certaine voie:
le "Do". Alors sa pratique du karaté deviendra une manière de vivre, de
porter " l'Esprit" du karaté !
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