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L'ESPRIT MARTIAL  
LA  SURPRISE, arme décisive  

 

Chaque sport de combat a sa spécificité. L'art du combat de karaté, se distingue des autres par des principes importants que chacun s'efforcera d'assimiler au mieux tout au long de sa progression. Il va sans dire que chacun de ses principes s'applique dans l'entraînement aussi bien que dans la vie.

 

Atout indiscutable dans le combat, la surprise devient une nécessité lorsque le rapport de force est trop défavorable. Loin d'être une improvisation, elle exige une préparation minutieuse et novatrice !

 

Dès l'origine de l'humanité, les hommes, pour se combattre ne se sont pas contentés d'employer la force physique et ont cherché des procédés permettant d'acquérir un avantage sur l'adversaire. Le premier de ces procédés semble bien être la surprise.

L'usage de la surprise existe dans le monde animal lorsqu'un fauve, par exemple, s'approche silencieusement de sa proie. Pour la guerre, son importance a été identifiée très tôt.

La surprise peut opérer dans différents registres: Elle peut s'exercer dans le temps, à un moment inattendu, ou dans l'espace, sur un terrain imprévu. Elle peut aussi s'exercer dans le domaine technique, avec l'emploi d'une arme inédite. (Les gaz de combat et les chars d'assaut pendant la première guerre mondiale)

Il existe des surprises dans le domaine de la doctrine, lorsqu'on met en oeuvre de manière nouvelle des moyens connus. L'armée de Napoléon en ce qui concerne le matériel et l'équipement ne diffère que  très peu des autres armées européennes. C'est son organisation, la manière de la déplacer et de la faire combattre qui constituent l'innovation.

Différents modes de surprise peuvent se compléter comme dans la campagne de France  en 1940. L'attaque par les Ardennes (que l'Etat major français considérait comme impraticables aux chars), l'aviation d'assaut soutenant l'avance des blindés, l'utilisation des chars  divisions blindées. L'armée allemande crée la surprise dans le temps, l'espace la technique et la doctrine !

Les attentats du 11 septembre 2001, par la nature des cibles  (les Twin Towers et le Pentagone) et de l'arme employée (un avion de ligne utilisé comme  missile) combinent également plusieurs types de surprise.

 

Ce procédé, face à un adversaire d'une force comparable à la sienne, constitue toujours un atout mais, dans une guerre du faible au fort, il devient une nécessité  !

 

( D'après un article de Th. Widemann, chargé de recherches au Centre d'études d'histoire de la Défense, Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM)

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