L'ESPRIT MARTIAL

 

Développer le Ki

  • Renforcer sa vitalité

Le renforcement du ki est lié à l'augmentation de la vitalité. Cet aspect converge avec la méthode du  Chi Kung (kikô en japonais), pratique de souffle  et exercice d'énergie. Mais il y a autre chose, qui touche l'aspect moral de notre existence.

La perturbation du ki est ressentie le plus souvent comme une sensation désagréable. Vous pouvez donc l'écarter en évitant certaines sensations désagréables, la peur, l'angoisse, l'hésitation, le doute, la colère, la haine, le dégoût, bref les sources de stress porteuses de ki négatif.

Toutes les formes de pensées ou d'idées qui seront l'objet d'un conflit moral intériorisé  sont susceptibles de produire une perturbation du ki. Dans bien des cas, le corps agit ou manifeste alors des symptômes divers de ces perceptions inconscientes.

A l'opposé, la décontraction, le calme liés à la tranquillité d'esprit, le sourire augmentent le ki positif.

  • Se  laisser guider par son ki

 

Etre sensible au ki signifie capter son état mental par la sensation corporelle. Si le ki guide l'adepte, celui-ci pénètre dans un domaine où sa pratique de l'art martial se confond avec celle de la voie du budô.

  • Le kata pour développer le ki

Lorsqu'on s'exerce en répétant une technique avec son modèle idéalisé, il s'agit d'un "kata" au sens large du terme. (Le kata n'est pas seulement ce qui est transmis par la tradition !)

La première étape reste la formation technique et son application par la répétition. En karaté cela commence par apprendre la forme précise des techniques de coups de pied et de poing, les enchaînements, déplacements... Il ne s'agit pas en combat de frapper n'importe comment.

Mais il ne suffit pas de faire seul  un mouvement parfait, encore faut-il le faire en situation de combat, face à l'adversaire.

Le combat parfait survient quand dans la juste posture de votre corps, rempli d'énergie, vous touchez l'adversaire par un coup déclenché dans un instant de vulnérabilité de l'adversaire. Cet instant, sans en être conscient, vous l'avez ressenti et vous avez agi en vous confiant à cette sensation. C'est la sensation du ki.

  • Le zazen ou méditation assise

La posture du zazen est un kata, avec une posture unique. Le débutant et grand maître prennent la même posture. Vu de l'extérieur, c'est la même posture, mais le contenu est différent. Le contenu, c'est la sensation  physique et l'état mental, c'est à dire le ki. C'est le ki qui marque la différence entre le maître et le débutant. Pour l'acquérir, il faut pratiquer.

 

  • Les méthodes de kikô

Beaucoup  d'écoles visent le renforcement  du qi ou ki avec divers objectifs comme la lutte contre la maladie, le renforcement de l'état de santé, l'amélioration des capacités corporelles pour les arts martiaux... Une des clés de la pratique est la respiration.

En recherchant la sensibilité au ki, nous pouvons améliorer notre efficacité au combat et y trouver  un autre sens que la seule recherche de la victoire. Mais cela nécessite la pratique...Sans expérience suffisante, les paroles n'ont pas d'épaisseur et de poids, même si elles sont justes. Par contre, trop souvent dans le milieu des arts martiaux, la pratique semble se suffire à elle-même et les aspects dont on vient de parler restent ignorés.

 La clé du budô est dans notre corps et c'est le ki.Il permet une pratique à long terme et vise au bien-être et au renforcement vital.

 

 

    d'après Kenji Tokitsu ("budô- le ki et le sens du combat")

Retour