DECOUVERTE D'UN BUDO JAPONAIS  

Le Kyudo (tir à l'arc) associé à la pratique du Zen

   
Jadis technique guerrière, le Kyudo a survécu en devenant une pratique  plus intérieure intimement associée au Zen. Baso, un moine Zen  qui vivait au 8° siècle, disait du Zen qu'il est " l'esprit de tous les jours", qui n'est pas autre chose que dormir quand on a sommeil, manger quand on a faim. Pour les japonais, toute activité artistique, martiale ou autre se nourrit du Zen.
  • Le Budo

Vie et mort étaient, dans les temps anciens, au centre des arts martiaux car les guerriers se livraient des combats sans merci. En devenant un Budo, le tir à l'arc n'a pas perdu cette dimension de la vie et de la mort, tout simplement parce que le combat s'est déplacé vers l'intérieur. Il ne s'agit plus de tuer un individu quelconque, mais celui qui est à l'intérieur de soi: le Bushido devient Budo.

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  • Mushin

    L'action est le reflet visible de l'attitude mentale de chacun. Mushin consiste à ne pas avoir le mental pollué par des pensées, des calculs ou des émotions, obstacles à l'action pure et efficace. Traduit en termes de pratique cela signifie que plus on se "force", moins on réussit. L'obstacle est, dans ce cas, la volonté trop tendue vers le but à atteindre. Mushin, c'est l'intuition et non le raisonnement, c'est la fluidité mentale. Cela ne signifie pas par contre qu'il faille  adopter une attitude distraite. Une concentration totale est indispensable pour l'action: "Ichi go Ichi e" , une occasion, une chance !

  • Le Kyudo

Dans le tir à l'arc japonais on ne recherche pas une performance sportive extérieure qui consiste à toucher la cible. Cette  absence de recherche  de but n'en fait pas pour autant un passe-temps de doux rêveur. C'est un travail physique intense que de bander cet arc asymétrique de 2 m d'envergure. Puis, il s'agit d'ouvrir les doigts pour libérer la corde  tendue à l'extrême. Le lâcher de  flèche doit se faire sans secousse qui serait alors transmise à l'arc et qui dévierait la flèche de sa trajectoire.

La difficulté du kyudo réside dans la fluidité du geste lequel n'est que le reflet de l'attitude mentale, qui doit être, elle aussi, fluide.

La cible est à 60 m. Le mental doit être très fort  pour que les flèches ne manquent pas de portée !

Les adeptes du tir à l'arc affirment que quand ils visent une cible, ils sont cette cible... quand ils tirent une flèche, ils sont touchés par cette  action même. "Quelque chose a tiré et touché le but !"

 

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