ETIQUETTE  

  L'étiquette pour faire la différence entre sport et discipline martiale

(D'après un texte de  D. Andlauer)

 
  • Victoire ou défaite, même attitude...

Dans le sport, une fois la performance terminée on peut souffler, sauter en l'air, crier sa joie ou sa colère.  Bref, se relâcher totalement.  Il suffit de regarder certains supporters de foot dans leurs  délires  pour comprendre...l'absence totale "d'étiquette" !

 Dans  la discipline martiale par contre, lorsque tu as fini ton kata, gagné ou perdu ton combat, lorsque tout le monde a vu la victoire de ton adversaire, il ne peut y avoir aucun commentaire. La discipline martiale ne laisse transparaître aucune attitude pouvant suggérer: "voilà, il est découragé, il cherche des excuses..." Il ne peut exister qu'un grand silence au cours duquel les deux protagonistes font preuve du même  esprit: ne rien montrer, ni qu'on a été très bon, ni très mauvais.

Cette juste réserve laisse au même niveau d'humilité perdant et gagnant. Aucun n'est porté aux nues, aucun n'est humilié. Demain, le résultat sera peut-être inversé, mais cela c'est vraiment sans importance.

  • La compétition oui , mais avec l'étiquette !

La compétition peut forger l'esprit du pratiquant, en portant l'intensité d'un travail à son paroxysme...mais elle ne doit pas être une fin en soi (gagner une médaille ou une ceinture, de l'argent, être  plus fort que les autres...) La seule finalité véritablement enrichissante pour un homme est d'être le plus souvent possible plus fort que lui-même.

Etre plus fort que quelqu'un d'autre est souvent momentané. Peut être l'autre a-t-il été malade dernièrement, est plus vieux. Peut-être a-t-il travaillé dur dans la journée et pas moi. La notion de meilleur reste toujours  subjective.

 

 

  • Quand l'étiquette devient simagrée

Saluer l'autre en début  d'un combat c'est se situer dans l'égalité des rapports dans le sens martial. Rien n'est gagné d'avance. En fin de combat, le salut se fait aussi en toute humilité. Un coup on gagne avec l'un, un coup on perd avec l'autre.

On est parfois loin de l'image donnée par certains combattants lors  de championnats ! Ici le gagnant qui fait un bras d'honneur au perdant ou qui réclame les acclamations du public!! Là le perdant qui s'énerve et veut continuer le combat !!

  • Le sumo, une leçon d'humilité

Il existe pourtant encore des compétitions, comme en sumo, où les combattants qui, après avoir gagné des finales importantes à l'aide d'un superbe mouvement, retournent modestement à leur place s'accroupir tête baissée, en attendant l'annonce de l'arbitre et l'enveloppe qu'il leur tend pour leur victoire. Après un simple signe pour dire merci, ils retournent s'asseoir sans réclamer quoique ce soit au public.

Une leçon d'humilité, véritable exemple de dignité, de distance par rapport aux notions de victoire ou de défaite. Jamais un sumotori ne manque de contrôle en public. Ni bonds de joie, ni réaction d'humeur, alors que ces victoires couronnent une vie d'exercices très dure et que c'est pourtant un sport de compétition où d'énormes sommes d'argent sont en jeu !

 

 

 

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