ETIQUETTE  

MILLE ET UN SILENCES

LIBRES PROPOS

Il peut être choisi ou imposé, lâche ou héroïque, synonyme de communication ou d'enfermement...

  • Silence et silence

Il y a le silence de ceux qui "ferment leur gueule",  le "Silence, on tourne", le "Prière de ne pas parler au chauffeur", le "Mais tais toi donc !", le "Silence hôpital", le silence des couples qui n'ont plus rien à se dire, le silence du sourd ou de l'autiste, le silence imposé par la censure, la dictature ou la terreur, le silence des sans-voix qui ne peuvent s'exprimer car vieux, malades, vaincus ou femmes à qui tant de sociétés dénient le droit à la parole...

  • Le silence choisi

Signe des temps, le silence apparait de plus en plus comme aussi un bienfait: jardins, cimetières, lieux de cultes, monastères, ont la cote car la vie la plus active et trépidante suppose des plages de tranquillité, des intervalles de silence. Comme la phrase a besoin de ponctuation, comme la musique ne respire que dans "l'oxygène du silence"...

 

  • Silence et attitude au dojo

Le silence au dojo exprime une attitude d'accueil, d'attention, d'écoute. Il est signe de maîtrise de soi.

"Se taire"  signifie arrêter la parole et choisir de ne pas y recourir. La personne qui décide de le faire est active, volontaire.

"Faire silence" est le résultat, la conséquence et exprime un état de tranquillité qu'aucune agitation n'affecte.

 

  • Silence et spiritualité

L'homme a la capacité de se taire.

Cela lui permet de prendre de la distance par rapport à ses instincts les plus primaires et d'accéder à la vie spirituelle. Un jésuite comparait le silence au jeûne: s'abstenir de manger a signifié pour les premiers qui l'ont fait, s'extraire de l'animalité, comprendre que l'homme ne vit pas seulement de pain. Il en va de même pour ce jeûne de paroles qu'est le silence. Il élimine le bavardage et permet à ce qui est important de "remonter en nous et de se faire entendre".

 

(D'après un texte paru dans l'Actualité des religions n°12, janv 2000)

 

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