A-t-on déjà vu quelqu’un de
dépressif avancer fièrement dans la vie ? L’attitude physique, la
manière dont on se tient, joue un rôle essentiel sur la façon dont nous
vivons nos émotions.
Si je redresse le buste, la
tête bien posée sans arrogance sur des épaules détendues, si je rentre
le ventre en regardant le monde avec assurance, je me sentirai
certainement bien plus à l’aise que si j’avais le dos rond, les épaules
avachies, un ventre mou et proéminent, et le regard porté sur la pointe
de mes pieds en étant perdu dans mes soucis.
Bien sûr, l’habit ne fait pas
le moine. Mais si l’on se force à sourire et à avoir une attitude plus
tonique, inévitablement on va finir par l’être. C’est une question de
temps. Par contre si je laisse les événements me dicter mon humeur, si
je rumine sans cesse mes malheurs pour bien m’assurer qu’ils sont
toujours là et que je ne peux rien y faire, je vais me sentir de plus en
plus faible, abattu, courbé, avachi. Plus je me laisse glisser dans ce
bourbier et moins j’aurai de force et de courage pour m’en sortir.
Qu’elle soit positive ou
négative, l’attitude physique est toujours un pari que l’on fait sur
l’avenir. C’est un modèle à atteindre que l’on se donne ou qu’on affiche
pour devenir ce que l’on redoute ou ce que l’on souhaite devenir.
Sourire quand on n’en a pas envie ou se redresser quand on est abattu,
ce n’est pas tricher avec soi-même. C’est afficher par avance la
représentation que l’on souhaite incarner. C’est une première porte que
l’on ouvre au changement. Il y a bien plus de courage à sourire et à se
redresser quand on n’en a pas envie qu’à se plaindre et à geindre en se
laissant glisser dans les marécages sans fond de nos souffrances.