Trop de travail ! |
« Je suis débordé » ; «
Je ne peux pas m’empêcher de rapporter mes dossiers à la maison le
week-end »… Ces plaintes, le psychiatre et spécialiste du stress au
travail Christophe Massin les entend chaque jour : « Mais ce sont les
mêmes qui, dès qu’ils ont une minute, se trouvent une activité. »
Une ambivalence qui prouve que nous sommes tous « habités par une force
qui nous conduit à rechercher sans cesse “plein de…” (activités,
expériences, etc.) simplement pour fuir une confrontation au réel, à
soi-même, à ses doutes ». Sauf que cette fuite en avant n’est pas plus
satisfaisante.
L’hyperactivité génère le stress, aux effets contre-productifs et
douloureux. « Si l’on ne se freine pas suffisamment tôt, la
décompression s’imposera d’elle-même, souvent sous la forme d’une
dépression », affirme le psychiatre.
|
Les signes
Vous cumulez les migraines, les
douleurs musculaires et respiratoires sans raison apparente. Vous
vous sentez fatigué, mais dormez mal. Votre libido est au plus bas
et vous grignotez entre les repas, car vous avez envie de sucre,
d’excitants. Vous avez du mal à vous concentrer, vous oubliez des
affaires urgentes à traiter, vos lapsus deviennent plus fréquents.
Vous devenez plus émotif, souvent irritable.
De façon générale, vous avez l’impression d’agir sous la contrainte.
Vous n’avez plus d’activités de loisir, vous recevez de plus en plus
rarement chez vous… Autant de preuves d’une perte de contact avec
vos envies et avec les « plaisirs » de la vie. Ces stress deviennent
alarmants quand ils s’installent dans la durée, ne sont pas reliés à
un événement particulier – échéance de remise de dossiers, discours
à tenir en public… – à l’inverse du stress « positif », moteur et
stimulant, toujours relié à un fait concret.
|
 |
 |
-
Posez-vous physiquement.
L’objectif principal ? Se recentrer sur soi, assure Christophe Massin. «
Quand nous sommes stressés, nous nous éparpillons en pensées et en gestes,
ce qui ne fait qu’augmenter le stress et nous rendre inefficaces. » D’où
l’intérêt d’investir physiquement son bureau : installez-vous le dos
droit, les pieds bien posés sur le sol et respirez lentement. « Cela
revient à décider d’être là, à l’assumer, avant de pouvoir réfléchir et
agir sereinement. »
|
- Prenez
du recul face à vos émotions.
Quand l’émotion prend le dessus, elle déforme et oriente notre
pensée, donc notre sens des priorités. En colère, par exemple, nous
privilégions tout ce qui, dans notre environnement, pourra nourrir
cet état… Comment l’éviter ? « Une émotion se reconnaît à ce qu’elle
donne un caractère impératif à l’action : “Il faut absolument que je
fasse ceci.” » Dans ce cas, remettez cette action à votre programme
du lendemain. D’ici là, l’émotion sera retombée, et d’autres
priorités, rationnelles, s’imposeront.
|
 |
 |
-
Gardez vos priorités en tête.
Sous l’effet du stress, il est fréquent d’accomplir d’abord les choses
secondaires et de laisser s’accumuler celles qui sont essentielles…
Interrogez-vous sur ce qui est prioritaire pour vous. L’objectif : ne plus
être dans le « Il faut que je fasse ceci », générateur de nervosité et
démotivant, mais dans le « Je décide que ceci est important ». « Il s’agit
de reprendre les rênes de sa vie : même si les facteurs externes de stress
existent, il nous faut admettre que nous sommes maîtres de notre quotidien
et pas seulement ballottés par les pressions extérieures. »
Pour cela, rien de mieux que les listes établies à partir de quelques
questions : « Qu’est-ce que je veux avoir fait avant ce soir ? Avant la
fin de la semaine ?… » Sans oublier que la probabilité d’y parvenir n’est
pas de 100 % !
|
- Soyez
patient.
Ces efforts de « recentrage » ne peuvent se faire sans rencontrer une
force de résistance : les autres qui vous sollicitent, votre corps qui
s’agite d’avoir accumulé trop de tensions… Les bienfaits ne viendront
que progressivement, mais plus vous en prendrez conscience, plus il vous
sera facile de vous recentrer.
Reprendre contact avec soi et ses priorités garantit, à terme, plus de
concentration, plus d’efficacité, moins de dispersion… donc plus de
disponibilité pour sa vie extraprofessionnelle.
(article de Psychologies)
|
 |