Elles sont une dizaine à avoir rejoint le cours de self-défense de l'ASBR.
L'objectif : savoir réagir en cas d'agression intentionnelle ou non.
« Les premières fois, elles ont peur de se libérer, de frapper
l'adversaire »,
explique Philippe Blanchard. Pourtant
« l'adversaire »
s'est bien protégé le visage et le corps. En plus, c'est un karatéka.
« C'est comme au théâtre
: au début nous sommes un peu crispées, nous avons même peur de faire
mal. Mais rapidement, au fil des séances, une fois la timidité vaincue,
nous lâchons nos coups en criant »,
racontent Julie et Carole. Elles sont une dizaine à se retrouver une
fois par mois pour s'initier à la self-défense. Philippe Blanchard, prof
de karaté à l'ASBR, dispense ces leçons.
Mais ces coups de pied, de main, de coude ne sont que l'aspect
spectaculaire de la self-défense.
Ces femmes ont souvent été confrontées à des situations difficiles :
c'est un élève qui manque de respect, un automobiliste furieux qu'on lui
dispute une place de parking, un patient énervé, un usager dépassé qui
ne peut se faire comprendre d'une administration, une discussion qui
tourne mal.
« Ce sont des formes d'agression involontaires, non intentionnelles,
explique le prof.
Dans ce cas, la force n'est pas la bonne réponse. »
Il faut apprendre à désamorcer le conflit, à ne pas rentrer dans la
spirale. Analyser et comprendre rapidement ce qui se passe, respecter la
personne qui est en face, ne pas surenchérir, trouver les mots et
finalement,
« les pieds bien sur terre »,
avoir confiance en soi.
Mais il y a aussi l'agression intentionnelle.
« J'ai peur de rentrer chez moi le soir »,
raconte Carole qui a échappé à des agressions dans la rue.
« C'est arrivé à ma fille »,
ajoute-t-elle. Là, il s'agit de répéter les gestes qui vont toucher aux
endroits sensibles du corps.
« La rapidité doit être la règle »,
explique Philippe Blanchard qui enseigne aussi comment se relever très
vite, comment rester en équilibre...
« Il faut surprendre l'agresseur, le dissuader, lui montrer qu'on a une
capacité à riposter. »
Dans la quasi-totalité des cas, cette première réplique, ce premier coup
porté aux genoux ou au visage suffit à faire reculer l'agresseur qui
n'est souvent pas très courageux.
La plus jeune des participantes à ces cours de self-défense a 16 ans.
Les autres
« élèves »
sont des femmes actives, souvent mères de famille.
« Je pense que des femmes âgées pourraient nous rejoindre »,
explique Philippe Blanchard qui, l'an prochain, proposera des cours
supplémentaires.